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30 octobre 2001
Départ tranquille de Nice pour New-York.
Très peu de monde à l’aéroport. Nous arrivons à New-York avec un temps d’été tiède et limpide. Des drapeaux américains partout.Chauffeur de taxi philippin avec images pieuses et chapelet et qui nous dit que tout rentre dans l’ordre petit à petit. Il ajoute en rigolant, le seul changement c’est qu’il n’y a plus de tours jumelles.
Souligné de blanc,
plus tard de lumière mauve du soir dans l’East Village.
Je crois qu’il m’a dit qu’il venait du Texas.
Les bras le long du corps et tout droit, il accepte de poser gentiment et très sérieusement,
malgré l'expression plutôt rieuse. En guise de témoignage de solidarité.
Découverte de toutes les manifestations par lesquelles les New-Yorkais se souviennent du 11 septembre, le 11/9.
Le 911, comme on dit ici, et qui est le numéro d’urgence
qu’on peut appeler librement de n’importe où aux Etats-Unis.
Vert printanier, incongru en cette saison et ça me rappelle,
dressé contre le mur rouge un anagramme à connotation sexuelle.
Visite au Musée du barrio, exposition sur l’art brésilien.
Nous marchons un peu puis après le métro, en rentrant à l'hôtel,
je tombe sur cette vitrine qui se souvient du 11 septembre et célèbre hallowen.
Mélange automnal de deuil et de fête.
Aux fenêtres de l’hôtel la nuit tombe.
New-York city, fidèle à son image de cinéma.
Vendredi 2 novembre
En allant prendre un petit déjeuner au Sutton, on passe dans la 58ème rue
et la photo que j’avais dans la tête a pris forme.
Taxis, fourgons. Brandir les drapeaux.
Nous allons au Metropolitan Museum of Art.
Metropolitan Museum of Art :
exposition des photos prises par Burton
à l'ouverture de la tombe de Toutankhamon.
S’assoir, toucher Dubuffet.
Portrait avec autoportrait de Degas.
La breakfast run réunit la veille du marathon les étrangers qui souhaitent courir de l’esplanade des Nations Unies jusqu’à Central Park où un petit déjeuner est servi. Tous tiennent en cette année 2001 à afficher leur solidarité avec les Américains.
En allant déjeuner, on passe devant une caserne de pompiers et il y a leurs voitures
avec ces signes omniprésents glissés derrière le pare-brise.
“Vous vous êtes rués dedans pour nous sauver pendant qu'on tentait de fuir.
De cela nous vous sommes pour toujours reconnaissants.”
On attend une table au Carnegie. Déjà en 1987, on avait fait une photo avec Christine et Jacques, au même endroit, déjà on bavardait, comme aujourd'hui. Toujours les mêmes sansdwiches gigantesques et bien bons, toujours aux murs, les photos des célébrités qui sont passées et, dans la boite en verre la tentation des énormes gâteaux.
Avec Eloïse et Juliette, on descend vers Soho en passant par Central Park
pour profiter de la magnifique lumière
et de la douceur du temps en ce début novembre.
Soho.
Il y la queue dans la rue, on se demande pourquoi ?

Une galerie a décidé d'exposer des photos prises sur le lieu de l'attentat
par des photographes, connus ou non.
Balade dans l'East Village, la nuit tombe.
Les vitrines, les muraux, on y va carrément à New-York.
Dimanche, le marathon.
Nous les attendons dans Harlem, ils ont déjà couru dans les quatre autres boroughs
de New-York : Queens, Staten Island, Brooklyn, Bronx.
Central Park, l’arrivée n’est plus très loin.
Lundi, huit heures moins le quart
Lumière d'automne scintillante dans les feuillages, coupante dans l'ombre des rues.
Puis petit-déjeuner bien au chaud.
Le Moma vient d'acheter ce Monet.
Les couleurs des nympheas me renvoient à celles de Central Park juste avant.
Et on ne peut résister ni au balayeur qui passe ni aux encaustiques patriotiques de Jasper Johns.
Après le rouge cinéma et le Moma, on prend une soupe à la "Parisienne",
comme si on était de vieux habitués.
Aller dormir.
On se retrouve pour un repas dans ce restaurant, tenu par une jeune femme russe, qui passe des chansons françaises et sert du bortsch.
Dans cette ville je remarque plus qu’ailleurs la théâtralité des rues. On dirait que tout se met en place pour ceux qui ralentissent.
Luxueuse galerie vers la 57ème rue : harmonie des transparences.
Et le ciel à travers la verrière du même bleu que les murs
pour cette exposition des dessins de David Hockney.
Slow food dans ce restaurant turc, puis vitrines de nuit encore.
Nous allons chez Nells, où se retrouvent les fous de Salsa, ambiance comme à Cuba j'imagine.
Et à qui les vieux cubains feront-ils l'honneur d'une invitation à la danse ?
Elles y comptent, une fois enfilées les précieuses chaussures encore dans leur sac.
Brooklyn Heights Promenade.
Comme disait le chauffeur de taxi à notre arrivée,
rien n’a vraiment changé, juste les Twins Towers qui ne sont plus là.
Tous ces “mémoriaux” m’évoquent les immémoriaux de Segalen :
ce qui est sorti de notre mémoire ? Ou ce qui persiste malgré tout ?
Au fond de la photo le temps a passé.
Devant, on refuse l’oubli.
En allant vers le pont de Brooklyn pour retourner à Manhattan, on passe devant cette caserne.
Vendredi, visite de l'atelier.
Statue de la liberté, pubs pour vêtements, trompe l’oeil, tout se confond,
tout nous confond ou confondons nous tout ?
Et puis en haut, là-bas, peint sur une toile :
“oeil pour oeil ça rend le monde entier aveugle”.
On respire.
On quitte New-York
marie baille photographe, Taos blog, Portfolio