Home 
 
Travel-diaries 
Lofoten islands
Eden
Les Elémentaires - Eau
Pierrefeu 1980-2008
Lisières du Temps
Light
Nice : Mediterranee
C'est où la Galice
Finis Terrae et retour
Pékin
Zhouzhuang
New-York 911
Patagonia
GO WEST - Grand Canyon
Petra
|
Travel-diaries  Patagonia
Contact|Recommend |
fr | en
“L’homme ne devrait loger qu’en face des mers ou des grands fleuves,
sur les montagnes ou au désert.
En Auvergne ou en Patagonie.
Or il loue à Pantin ou à Massy-Palaiseau.”Alexandre Vialatte
On quitte la ville.
Découverte immédiate de l’immensité et du vent de Patagonie, sous le soleil.
Etendue bleue du détroit puis en montant vers le nord, landes ocres.
Etendue d’eau gris mat,
arbres amoindris par les incendies et les tempêtes, gaucho avec ses chevaux, comme au cinéma.
"C'est un paysage aux nuances très subtiles, que l'œil ne saisira qu'en s'épuisant dans la contemplation.
Hormis les variations de la terre, le ciel qui éblouit, aucune autre évidence n'émane de ces lieux." dit Cristian Aliaga.
Kiosque pour attendre le bus et poubelle sous abri en déchirent régulièrement l’immaculé déroulement.
Mais on vit ici.

En approchant de Puerto Natales, on croise ce mémorial (accident ?) fait de bouteilles plastiques, de guirlandes de fleurs et de petits autels. On continue vers le Lago Grey, plus au nord, dans le parc national de Torres del Paine.

Après Puerto Natales, la route au soleil couchant avec des nuages, cotonneux...

... puis effilés, sculptures d’air extrêmement légères au-dessus des arrondis terreux et des roches anguleuses qui rythment la route.
Tout vire à un gris limpide puis anthracite.
Nous arrivons tard à l’hôtel Lago Grey, où nous dînons au chaud. Au restaurant, un couple canadien fait le tour du monde.
On les croisera pendant deux jours. On parlera. La nuit repousse au matin la découverte de ce qui nous entoure.

Dimanche 7, réveil avec le rouge des nuages derrière les arbres impressionnants, formés par le vent patagon.
"Les vents de Patagonie ont tatoué mon imagination d'images tragiques et obscènes." Fernando Pessoa, Ode Maritime

Quand je sors, les montagnes enneigées, le soleil doré, l’air vif. Le vent, “le chant du monde”,
comme disent ceux qui s’appellent kaweskars, c’est à dire “hommes”, ces natifs,
chassés de plus en plus au sud, devenus, lorsqu’il n’y aura plus que l’océan,
nomades aquatiques, vivant sur leurs canoes...

...Hommes de la préhistoire qui nous ont croisés depuis six siècles sans changer. Ils en sont morts.
Au début, lorsqu’on leur parlait, ils répondaient en répétant les sons exacts qu’ils venaient d’entendre,
échos renvoyant leur refus définitif de changement aux premiers étrangers venus les chasser.

Le lago grey, et au loin, imaginé plus que vu, le glacier.
Départ en bateau d’acier sur le lac gris. Les icebergs encore minuscules ici.
Le bleu, d’autant plus intense que la glace est compressée et enfin, le glacier très au calme après les vagues hachées trempant le bateau.
Apaisement qui nous permettra de boire un pisco sour,
boisson du continent, alcool et citron vert, avec ici,
le goût incomparable de glaçons sans âge.

L’après-midi, balade le long des lacs et des landes, bouts de forêts, plages abritées, grandes cascades.

 

Lundi 8 septembre
Nous partons vers le lago Azul.
On croise des chevaux, des couples d’oies sauvages, des moutons, des vaches...
Un monde d’avant les hommes, comme on l’avait lu.
Nandou, moutons et guanacos, couleur de leur terre.
Pompe aux infos-graffitis, gaucho qui nous montre comment se servir et encaisse l’argent, maison qui file et poubelle miroesque.
Mercredi 10 septembre.
De Calafate au Perito Moreno.

marie baille photographe, Taos blog, Portfolio